Nous avions vu dans le dernier article que le projet en lui-même était d’une importance capitale. En effet, il constitue les fondations de la future association. Beaucoup d’entrepreneurs rencontrent d’énormes difficultés dans leur recherche d’associé car n’arrivent pas à convaincre ce dernier du potentiel de leur idée.
Justement, en cas de refus du développeur à qui vous proposer de rejoindre l’aventure, l’erreur de trop nombreux entrepreneurs est de camper sur leur position, marqués au fer rouge dans leurs égos respectifs. Se dire qu’il ne comprend rien à votre vision pourtant si limpide, ou qu’il n’évalue pas correctement le potentiel de développement exponentiel de votre idée ne fera en aucun cas changer les choses, et lui dire encore moins.
Et si vous vous mettiez à sa place? Essayez de comprendre ce qui motive son refus. Imaginez, vous êtes développeur. Vous avez appris via votre formation ou en autodidacte à programmer des sites Web ou des applications mobiles. Mieux, vous êtes vraiment doué(e) pour ça. Vous êtes sur un métier très recherché, en effet il y a en France (et plus généralement en Europe) une pénurie de codeurs. Dans votre boîte mail, ou sur votre messagerie vocale, vous recevez régulièrement des propositions très attractives de sociétés qui ont besoin de vos compétences techniques. Vous êtes actuellement en CDI, et vous vous réservez un peu de temps dans la semaine pour des projets freelance. Comme vous êtes assez curieux, vous faites une fois par mois un meetup en ville pour vous tenir au courant de l’écosystème local des startups.
A ce meetup, vous rencontrez Alain, un porteur de projet qui a une super idée. Le problème, c’est qu’il n’a que ça. Et une ébauche de business plan. Il n’a pas fait d’étude de marché parce qu’il est évident qu’il y a une demande. Alain vous propose de tout abandonner pour le rejoindre dans son projet, parce que ça va cartonner c’est sur! Il n’a pas de capitaux, donc il ne peut pas vous payer. Rassurez-vous, il vous dit que l’année prochaine vous allez lever des fonds car il connaît quelques investisseurs. Vous lui demandez quelques informations supplémentaires sur son idée, mais il n’est pas enclin à vous en dire plus tant que vous ne lui donnez pas des garanties, car il a peur qu’on lui soutire le concept.
Entre nous, qui s’engagerait avec Alain? Qui irait tout abandonner pour se lancer à corps perdu dans un combat qui semble quand même compliqué.
Cette situation est peut-être un peu « cliché », je vous l’accorde. Toutefois, en échangeant avec les développeurs de Cofondateur, je me suis rendu compte qu’elle était assez répandue chez nos porteurs de projets.
Revenons au refus de ce développeur. Questionnez-le, essayez de comprendre ce qui ne va pas, acceptez les critiques et surtout acceptez de vous remettre en cause.
Le concept ne lui paraît pas viable? S’il ne le rassure pas, imaginez la réaction d’un futur investisseur. Travaillez votre proposition de valeur, et surtout affinez votre pitch! Rien ne vous empêche de revenir le voir avec une version plus travaillée, et montrer votre pugnacité.
Il vous demande des informations plus détaillées? C’est qu’il y a un intérêt, ne rien lui dire c’est le perdre. Il y a un fossé entre donner des détails et tout dévoiler. N’oubliez pas également que si vous avez besoin d’un associé technique pour mettre en oeuvre votre idée, le développeur n’a pas besoin de vous pour avoir des idées, lui. Et il préfèrera sans doute mettre son temps et son énergie sur une idée qui a germé dans son esprit si… vous ne vous mettez pas un peu à sa place.
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